Exposition "Sacré Corps" au Centre d'Arts de Nouméa
- karlandreartiste
- 1 mars 2017
- 2 min de lecture
02 Frev .2017
« Quand le monde nous échappe il nous reste le corps » David Le Breton

Le corps et le sacré, souvent réunis, sont particulièrement présents dans l’art occidental. La notion spirituelle ou religieuse liée au sacré par opposition à la matière physique et charnelle du corps fut tour à tour sacralisée, désacralisée, mystifiée, glorifiée puis disloquée, défigurée, géométrisée, stylisée, exhibée, ridiculisée à travers l'iconographie dans l'art, hier comme aujourd'hui.
L'Homme est il la représentation du monde dans son humanité, avec ses craintes, ses doutes, ses questionnements, ses espoirs pour le meilleur et pour le pire ?
Aujourd'hui, le corps est il une représentation lisse d'auto-satisfaction, une séduction solitaire, plastique ou commerciale ? Reste-t 'il une part de sacré ou est ce la recherche constante d'un idéal de beauté jusqu'à friser parfois le ridicule et l’appauvrissement de l’âme.
Le corps semble être devenu un objet de support ou de divulgation d'une génération esclavagiste de l'image omniprésente dénuées de sens mystique, n’ayant qu'un faible aura à travers les médias et les réseaux sociaux, oubliant le moi profond, se perdant dans les méandres de l'unique orgueil de l'apparence et de l'illusion. Le corps de l'humain a t' il changé de sacralisation? Doit-il être toujours plus jeune, plus libre, plus exposé sans aucune pudeur et réserve afin qu'il ne meurt jamais peut-être?
Seule la mort est l'état irréversible, elle rappelle en nous ce sens profond du sacré dans cette enveloppe charnelle. Sans elle, il ne peut y avoir d'éclosion, rappelant le sens du vivant véhiculé par notre corps.
Pourtant l'idée, la représentation, l' icône du Sacré existe depuis des millénaires, elles sont toujours présentent autour de nous, pauvres mortels. Hors, aujourd'hui elles sont détournées, réappropriées dans les médias, elle n'ont plus pour nous le même sens, bien qu'au plus profond de notre mémoire génétique, elles raisonnent dans nos chairs.
Karl André Thyriot et Flavie Deliencourt, tous deux passionnés par le genre humain pausent leurs regards d'artistes sur ce thème omniscient. Une vision critique et transversale sur notre civilisation et son ADN, de manière unique et ludique, en autodérision totale, bouleversant les codes préétablis, détournant à leur tour les images de notre univers collectif à fin de mettre en lumière nos travers sans pour autant se prendre au sérieux. Ils nous offrent à travers leurs œuvres deux univers différents de par leurs pratiques qui pourtant résonnent et cohabitent de manière évidente, l'un et l'autre jouant des codes de la beauté, de l'histoire de l'art, des religions, de la mythologie et d'humour misent en dialogues avec nos mœurs contemporaines.
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