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UNE FORET DE SONGES

  • KARL André THYRIOT Nouméa, le 18 Avril 2016.
  • 22 juin 2016
  • 3 min de lecture

Karl André Thyriot / UNE FORET DE SONGES 2016 / Dessin monumental / encre de chine et lavis sur papier / 160 x 390 cm /


UNE FORET DE SONGES

“La Nature est un temple où de vivants piliers Laissent parfois sortir de confuses paroles ; L'homme y passe à travers des forêts de symboles quil'observe avec des regards familiers.” Charles Baudelaire.


Lorsque que je songe à la forêt, moi qui suis né en Normandie, une terre galloise, chatoyante de haute verdure, riche d'histoires et de songes. Je ne peux imaginer ces grandes étendues boisées, comme l'écrin des mythes et légendes, des dieux et des croyances.


Je plonge dans un univers qui fait appel à mes souvenirs les plus profonds et lointains, je relis une phrase de Emile Mâle “La cathédrale, comme la plaine, comme la forêt, à son atmosphère, son parfum, sa lumière, son clair obscur, ses ombres.”


Quand j'entre dans ces lieux, au détour des chemins boisés, fur et à mesure que j'avance au coeur de la forêt, je deviens humble. Je m'incline devant cette toute puissance silencieuse qui éveille en moi un profond respect, serait ce là le jardin original, comme l'écrivait Marcel Aimé “La forêt, c'est encore un peu du paradis perdu. Dieu n'a pas voulu que le premier jardin fût effacé par le premier péché.”


Mis à par la genèse, j'emprunte l'autre sentier, j'ai l'impression d'ouvrir tous mes livres d'enfance, ceux qui commençaient par “il était une fois”, je me sens comme Blanche-neige courant dans la pénombre à travers les arbres qui semblent vivants, dressés devant moi comme des dieux. Ne serait ce pas ici qu'est leur repère ? A tout ces Dieux qui hantent notre mémoire, ceux de la mythologie celtique sans oublier la mythologie grecque ou romaine, celle dont je cueillais les pages une à une il y a bien longtemps. Oui j'imagine très bien les Moires prendre vie dans les arbres puis Diane observant son gibier, je pense aux cyclopes forgerons où bûcherons, puis les faunes et les centaures... il me revient en mémoire La forêt enchanteresse de Merlin. Les frères Grim semblent me conter à l'oreille l'histoire d'une certaine belle au bois dormant et de l'autre j'écoute Charles Perrault qui me narre la tragique aventure d'un étrange chaperon rouge apeuré par les mystères des hôtes de ses bois.


Vous l'aurez compris, nous venons tous en quelque sorte de la forêt, mais Robert Frost l'écrit mieux que moi, “J'étais au milieu de la forêt, il y avait deux chemins devant moi, j'ai pris celui qui était le moins emprunté, et là, ma vie a commencé.”

Oui ma vie a commencer dans la forêt de ma Normandie natale, à l'écoute des comptines le soir près de la cheminée, puis plus tard dans une forêt de pages romanesques et mythologique qui me faisait rêver à la tomber de la nuit.


C'est pourquoi le choix du dessin pour cette oeuvre, car “L'imagination a le droit de se griser à l'ombre de l'arbre dont elle fait une forêt.” nous écrivit un jour Karl Kraus. Afin de griser l'espace vide devant mes yeux, j'ai pris comme seuls outils le papier, le crayon et la plume, certes un moyen classique, mais non pas moins noble. C'est là déjà tenir le morceau d'une forêt entre ses mains.

Avec ce stylet de charbon, j'ai voulu à mon tour, vous révélez une histoire non pas avec des mots classiques, mais avec des mots métaphoriques qui dansent sur le lit blanc de la feuille, des vocables qui se transforment en silhouettes boisées et personnages fantasques. Je vous abandonne là chez moi dans “une forêt de songes” cher lecteur, regardez, écoutez, imaginez...



 
 
 

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